1632-
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Par la signature du traité de Saint-Germain-en-Laye, l’Angleterre cède l’Acadie
à la France. Souhaitant relancer l’entreprise coloniale en Nouvelle-France, le cardinal de
Richelieu y nomme un nouveau gouverneur en la personne d’Isaac de Razilly. Accompagné
de quelque trois cents hommes, Razilly établit un poste à La Hève, située tout près de l’actuelle
ville d’Halifax. Parmi ceux qui accompagnent le sieur de Razilly se trouvent le sieur Charles de Menou
d’Aulnay ainsi qu’un entrepreneur originaire de Tours, Nicolas Denys.
Tandis que le sieur d’Aulnay se charge d’établir les colons en Acadie, Nicolas
Denys s’occupe des opérations commerciales, implantant d’ailleurs un réseau de postes
de traite au sein de sa seigneurie.
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1636-
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Suite à la mort de Razilly, son frère Claude de Razilly hérite de ses possessions en
Acadie. Il en confie toutefois l’administration au sieur d’Aulnay qui prend la décision
de déménager la colonie acadienne de La Hève à Port-Royal. La disparition du sieur Isaac de
Razilly compromet toutefois sa vision du régime seigneurial en Acadie et donne naissance, par
le fait même, à une féroce rivalité entre le sieur d’Aulnay et le sieur Charles de
Saint-Étienne de La Tour. En effet, l’entente initiale établie entre Claude de La
Tour (le père de Charles) et Isaac de Razilly, qui
attestait un partage égal des revenus de la traite et le respect des limites seigneuriales,
ne fait plus du tout l’affaire de leurs successeurs.
À bord du navire Saint-Jehan arrivent quelques-unes des
premières familles françaises qui formeront le noyau du peuplement
européen en Acadie au 17e siècle.
L'Île de Miscou devient l’emplacement d’une mission de missionnaires récollets.
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1638-
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Les conflits opposant les sieurs de La Tour et d’Aulnay s’amplifient davantage
lorsque le roi de France, Louis XIII, octroie à chacun d’eux des seigneuries dont
les limites se chevauchent. Selon les ordres du roi, d’Aulnay obtiendrait toute la
côte Atlantique de la Virginie à la baie de Fundy et La Tour toute la région des
Maritimes actuelles sauf la seigneurie de Port-Royal.
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1640-
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La lutte pour le territoire se poursuit entre les sieurs de La Tour et
d’Aulnay. En effet, ceux-ci se livrent une bataille incessante. Port-Royal devient
justement la cible de l’une de ces attaques, puisque le sieur de La Tour, malgré les
ordres du Roi, tente de s’en emparer.
Entre temps, des missionnaires capucins français fondent quatre missions
en Acadie, soit à Port-Royal, à La Hève, à Pentagoet et à Canso.
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1643-
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Le sieur de La Tour établit des liens commerciaux avec certains marchands
puritains de Boston et est considéré fugitif pour avoir manqué à comparaître
devant la Cour de France pour répondre à une série d’accusations. Malgré tout,
il commande une autre attaque contre le fort de Port-Royal, siège de l’administration
seigneuriale du sieur d’Aulnay. Cette attaque lui permet de s’emparer d’un nombre
considérable de fourrures, qu’il partage avec ses alliés bostonnais.
L’épouse du sieur de La Tour, Françoise-Marie Jacquelin, se rend en France
plaider la cause de son mari, sous prétexte qu’il était trop malade pour s’y rendre lui-même.
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1645-
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Alors qu’elle a la charge du fort Saint-Jean en l’absence de son époux, Françoise-Marie
Jacquelin doit le défendre contre une attaque du sieur d’Aulnay. Ce dernier
réussit à saisir le fort et à faire prisonnier ses occupants. Face à cette défaite, le sieur de La
Tour se réfugie à Québec. Quelques semaines après l’attaque du fort, Françoise-Marie
Jacquelin décède.
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1650-
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La mort accidentelle du sieur d’Aulnay,
qui se noie lors d’une randonnée en canot, laisse
vacant le poste qu’il occupe dans le gouvernement de l’Acadie.
Le sieur de Saint-Étienne de La Tour profite donc du décès de son rival
pour effectuer un retour en Acadie et tenter par tout moyen d’accéder, une fois
pour toutes, au titre de gouverneur. Il y parvient, mais doit transiger avec un marchand
banquier de la Rochelle, Emmanuel Le Borgne, le plus important créancier du sieur d’Aulnay,
qui réclame le remboursement des sommes prêtées à ce dernier.
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1653-
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Afin de parer aux prétentions d’Emmanuel Le Borgne
et d’unir les deux familles
rivales, le sieur Charles de Saint-Étienne de La Tour
épouse la veuve du sieur d’Aulnay, Jeanne Motin de Reux.
Emmanuel Le Borgne s’empare des établissements érigés par Nicolas
Denys. Tous ces conflits internes fragilisent la présence française dans
la jeune colonie acadienne.
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1654-
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Une expédition militaire anglaise commandée par Robert Sedgwick s’empare des différents
postes français en Acadie dont le principal, Port-Royal. Guillaume Trahan, syndic des habitants
de Port Royal, signe l’acte de capitulation au nom des habitants français du lieu.
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1667-
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Avec la signature du traité de Bréda, l’Angleterre restitue l’Acadie à la France.
Cependant, l’ancien administrateur de la Nouvelle-Écosse, Sir Thomas Temple, tente
de résister à ce changement de régime et veut freiner l’instauration d’un nouveau
pouvoir français en Acadie. Temple se résigne finalement à abandonner le territoire
qu’il considère sien. Les prétentions anglaises sur l’Acadie/Nouvelle-Écosse ne
sont cependant pas complètement oubliées.
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1670-
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Le nouveau gouverneur de l’Acadie, le chevalier Hector d’Andigné de
Grandfontaine, est chargé du premier recensement effectué en Acadie. Les
résultats de ce recensement dévoilent qu’une soixantaine de familles, soit environ
300 habitants, vivent en Acadie. Ces habitants, très majoritairement, cultivent le sol
en utilisant une méthode d’irrigation ingénieuse appelée aboiteaux. L’établissement
principal demeure Port-Royal, même si quelques familles habitent dans la région du Cap-Sable
et près du fort de Pentagouet.
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1672-
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Jacques Bourgeois, un pionnier de Port-Royal, est à l’origine de l’établissement
de Beaubassin dans l’isthme de Chignectou, établissement qui deviendra
rapidement l’un des plus considérables en Acadie.
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1674-
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Un corsaire hollandais, Julian Aernoutsz, au service de l’Angleterre, s’empare du fort de Pentagouet.
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1678-
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Le gouverneur général de la Nouvelle-France, le comte de Frontenac, nomme le
sieur Michel Leneuf de La Vallière, un officier canadien, administrateur de l’Acadie.
L’administration coloniale qui siège à Québec tente de renforcer ainsi les liens
entre l’Acadie et le Canada.
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1682-
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Le nouvel établissement des Mines, connu aussi sous le nom de
Grand-Pré, se développe
sous le leadership des pionniers Pierre Melanson
et Pierre Thériot.
Création de la Compagnie de la pêche sédentaire en Acadie, entreprise commerciale française qui
souhaite profiter des riches bancs poissonneux au large de l’Acadie. Ses opérations et les
pouvoirs juridico-politiques qu’elle reçoit du roi la font entrer en confrontation ouverte
avec les pêcheurs de la Nouvelle-Angleterre, certains pêcheurs acadiens et
l’administration coloniale de Port-Royal.
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1684-
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Les pressions exercées par la Compagnie de la pêche sédentaire en Acadie réussissent à faire rappeler le
gouverneur de l’Acadie, le sieur Michel Leneuf de La Vallière. Il est remplacé par François-Marie Perrot,
ancien gouverneur de Montréal et protégé de l’intendant de la Nouvelle-France, Jean Talon. Pas plus
que le sieur de La Vallière, Perrot ne pourra freiner la présence des pêcheurs de la Nouvelle-Angleterre
dans les eaux acadiennes et s’attirera également les foudres de ses supérieurs métropolitains.
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1686-
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Le développement de la colonie de la baie française suscite l’attention des dirigeants bien au-delà
de l’Acadie. Mgr de Saint-Vallier, évêque de Québec, ainsi que Jacques de Meulles, intendant
de la Nouvelle-France, viennent constater de leurs propres yeux son essor. Les récits de
voyage qu’ils ont laissé constituent une source pertinente qui décrit la réalité acadienne
dans le dernier quart du 17e siècle.
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1690-
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L’Acadie devient une fois de plus victime des hostilités qui sévissent entre
la France et l’Angleterre. En effet, sir William Phips dirige une expédition
anglaise de quatre cents hommes qui attaque et pille Port-Royal au nom du
Massachusetts. Les Acadiens de Port-Royal sont forcés de prêter serment
d’allégeance à l’Angleterre. Phips ne laisse pas de garnison anglaise à Port-Royal,
mais l’Acadie passe pendant quelques années sous l’influence grandissante du Massachusetts.
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1691-
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Un officier canadien, le sieur Joseph Robinau de Villebon, est nommé
commandant de l’Acadie. Il occupe ce poste jusqu’à son décès en 1700
au fort à l’embouchure de la rivière Saint-Jean.
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1695-
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Une nouvelle expédition anglaise contre Port-Royal oblige les chefs de
familles de l’endroit à prêter de nouveau serment d’allégeance à la couronne d’Angleterre.
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1697-
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Grâce à la signature du traité de Ryswick, l'Acadie et la baie d'Hudson sont restituées à la France par l’Angleterre.
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