Pour la population acadienne, les années 1960 marquent l’avènement de transformations majeures, dont les retombées sont toujours palpables au tournant du 21e siècle.
Ce sont les Acadiens du Nouveau-Brunswick, toutefois, qui obtiennent le plus d’acquis sur le plan politique. En effet, l’entrée au pouvoir de Louis-J. Robichaud en 1960 et la mise en oeuvre de son programme de Chances égales pour tous va permettre de lancer le Nouveau-Brunswick dans une ère de changements qui favoriseront le développement des communautés et des institutions acadiennes, permettant aux francophones de combler une partie des disparités socio-économiques qui les séparaient de leurs voisins anglophones.
Les réformes du gouvernement Robichaud visent à centraliser à l’échelle provinciale l'administration de la justice, de l'éducation, des services hospitaliers et du bien-être social afin de réduire le fossé entre les comtés les plus riches, majoritairement anglophones, et les plus pauvres, francophones pour la plupart.
Dans la même visée, Robichaud cherche à assurer à tous les Acadiens une chance égale à l'éducation supérieure. Il crée donc en 1963 l’Université de Moncton, la plus importante université de la francophonie canadienne hors Québec. Puis, par la Loi sur les langues officielles adoptée en 1969, le gouvernement Robichaud fait du Nouveau-Brunswick la seule province officiellement bilingue du Canada.
Malgré ces avancées, les leaders acadiens du Nouveau-Brunswick ne sont pas satisfaits de la situation de la langue française dans la province et ils font des pressions pour la reconnaissance officielle de l’égalité des deux communautés linguistiques. C’est en 1981 que leur demande est acceptée, alors que le gouvernement Hatfield adopte la Loi 88.