Comme plusieurs jeunes garçons de l'époque, le petit Émile, aîné d'une famille de cinq enfants de la presqu'île de Port-au-Port (TN), doit quitter l'école à l'âge de 9 ans pour aider à subvenir aux besoins de sa famille. Si Émile devient pêcheur à 12 ans, métier qu'il exerce toute sa vie, il continue tout de même à consacrer beaucoup de temps à sa véritable passion, le violon.

C'est son père qui a fabriqué son premier violon, muni d'une caisse de résonance en carton, de cordes en coton et d'un petit bout de bois en guise d'archet. Il ne sait pas à ce moment que cet instrument improvisé fera naître chez son fils une passion qui l'amènera à donner plusieurs spectacles un peu partout à travers le Canada. D’ailleurs, ce n'est que beaucoup plus tard qu’Émile Benoit entreprend sa carrière professionnelle de violoneux. En effet, ayant 13 enfants à sa charge, il ne peut se consacrer entièrement à la musique qu'à l'âge de 60 ans.

Participant à des festivals et à des spectacles, ses talents de violoneux et de raconteur sont grandement appréciés, ce qui l'amène à entreprendre une tournée d'un bout à l'autre du Canada. Compositeur prolifique, il enregistre deux albums, Emile's Dream (1979) et Ça vient du Tchoeur (1982); on lui attribue plus de 200 mélodies pour violon.