Axe 1 : édition 4 > Document






Louis-Amand Bugeaud (v. 1701- après 1763)

Troisième fils de Pierre-Alain Bugeaud, notaire, chirurgien et juge à Grand-Pré, Louis-Amand Bugeaud fut un ardent patriote français. Habile négociateur et navigateur, il fournit, avec son frère Paul, des chevaux pour le service du roi de France lors de l’offensive lancée par Louisbourg contre Annapolis Royal à la fin août 1744. Cette offensive ne connaît cependant aucun succès et Bugeaud se voit convoqué devant la cour d’Annapolis Royal, les Britanniques l’accusant de collaboration avec l’ennemi.

Pour se sortir de ce mauvais pas, Bugeaud fait parvenir une lettre à Paul Mascarène, lieutenant gouverneur d’Annapolis Royal, lui racontant qu’il avait été détenu par les Français et obligé de les accompagner dans leurs expéditions contre Annapolis Royal. Il semble que cette explication ait satisfait les autorités puisque les allégations ont été suspendues pour quelque temps. Poursuivant par contre son travail au profit de la France, Amand Bugeaud et sa famille sont déclarés, en 1747, traîtres et hors-la-loi, William Shirley offrant même une prime de 50 livres sterling à qui les capturerait.

Sa maison incendiée et sa tête mise à prix, Bugeaud se réfugie, en 1748, à l’île Saint-Jean. Il n’est toutefois pas au bout de ses peines, puisqu’il doit fuir à nouveau en 1758, lorsque les Anglais font de l’île la prochaine du Grand Dérangement. S’installant à Amherst avec un groupe de 800 Acadiens, il est touché par l’ordre d’évacuation reçu fin août 1760. Quittant les lieux à la mi-octobre de la même année, chassé par les troupes anglaises, le groupe gagne Ristigouche quatre jours plus tard. En novembre, Bugeaud prend part comme capitaine de milice à la bataille de Ristigouche, mais c’est trop peu trop tard, puisque avec la capitulation de Montréal, en septembre 1760, le Canada était passé à la couronne britannique. En novembre 1761, Bugeaud et sa famille sont transportés au fort Cumberland jusqu’à la signature du traité de paix le 23 février 1763. Après leur libération, ils s’établissent à Bonaventure.