Les liens entre Mi’kmaq et Blancs :
Portrait d’une seigneurie au 17e siècle
C’est vers 1647, à Saint-Pierre du Cap Breton, que naît Richard Denys de Fronsac, issu du mariage
de Nicolas
Denys avec Marguerite Lafite. Il n’a que dix-sept ans lorsque son père décide de rentrer en France, suite à plusieurs
faillites, en lui confiant le soin de sa seigneurie située dans la région de Miramichi. Encourageant fortement le
peuplement de la seigneurie, il compte 103 colons français sur son domaine en 1689, installés à proximité de deux
villages mi’kmaq regroupant environ 900 habitants.
Puisqu’il s’occupe tout particulièrement du domaine forestier, du commerce des fourrures et de la pêche, il
établit plusieurs contacts avec les Amérindiens et en 1680, il épouse même Anne Parabego, selon toute probabilité la
fille d’un chef mi’kmaq de la région de Miramichi.
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Ce mariage de Richard Denys de Fronsac avec une Amérindienne ne représente pas un cas exceptionnel en
Acadie. Alors que les historiens du 19e siècle ont soutenu qu’il n’y avait eu aucun mélange de sang amérindien et
acadien, il semble plutôt qu’à l’opposé, l’Acadie coloniale ait détenu le plus haut
taux de mariages mixtes de la Nouvelle-France.
Plusieurs exemples d’Européens ayant épousé des « Sauvagesses » sont aussi documentés : que l’on mentionne seulement
les noms de Philippe II Mius
d’Entremont, Charles de Saint-Étienne de La Tour, Jean-Vincent
d’Abbadie de Saint-Castin ou de
Claude Petitpas. Tous ces hommes d’origine française ont en commun d’avoir épousé des Améridiennes, même à deux reprises
dans le cas de d’Entremont et de Saint-Castin. Ce fait social est en partie justifié par la coopération qui s'établit entre les deux
sociétés sur le plan économique ainsi que par leur front commun contre la présence menaçante anglaise.
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