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Nova Scotia

Chéticamp

Chéticamp, N.S., and the "mi-carême"
OK, mon nom c'est Evelyne LeBlanc de Chéticamp, Nouvelle-Écosse. Je suis la fille aînée de Francis à [Nictère] Deveau et de Catherine Arsenault de Belle Cove. Ça, Belle Cove, c'est juste en dehors de Magré. J'ai commencé à travailler j'avais pas encore 13 ans. J'ai travaillé à la manufacture de poisson; j'ai travaillé pour 7 ans et demi. J'me suis mariée à l'âge de 20 ans avec Willie LeBlanc. Je suis mère de 5 enfants, grand-mère de 8 et arrière-grand-mère de 4, ça veut dire que ça me rajeunit pas et j'aimerais aujourd'hui de parler de la mi-carême parce que la mi-carême est une tradition qui se continue toujours, c'est une vieille tradition acadienne parce que j'pense qu'y a pas trop de régions qui courent la mi-carême. Parce qu'on a fait des recherches sur ça, pis y a quelques places mais pas trop, trop qui courent la mi-carême. Pis je m'en rappelle qu'on avait un curé à Chéticamp qui avait défendu les femmes de courir la mi-carême. On courait pas la mi-carême juste une ou deux, on courait des gangs, on était des fois 12 ou même plus, pis ma mère, elle a faisait toujours un repas pour la dernière, la dernière gang de mi-carêmes qui venait. Ça fait ma mère disait : «  J'vas faire un fricot.  » Pis a faisait des pâtés pis des biscuits pis toutes sortes de choses pis a disait : «  La dernière gang de mi-carêmes qui va venir, bien j'vas leur servir un repas.  » Ça fait qu'a gréait toute la table pareil comme si ça avait été Noël ou queq'chose comme ça, pis les mi-carêmes mangeaient. Ça fait que cette soirée-là y a arrivé une gang de mi-carêmes y devait passer une heure du matin, j'pense, pis a dit : «  J'vas vous faire à manger, mais faut je vous connaître avant, faut vous êtes démasqués.  » Y ôtaient leurs masques, pis y se faisaient connaître pis le soirée-là y en avait une douzaine pis y en avait deux de la gang qui voulaient pas se démasquer. Ma mère dit : «  Vous mangerez pas parce que vous pouvez pas manger avec le masque sur la face.  » Ça fait : «  Ah…  », mais y voulaient pas pis y voulaient pis y se faisaient prêcher. Pis on avait de la musique dans le temps; on écoutait West Virginia. On avait un radio avec une batterie de voiture, une batterie de voiture pis on écoutait ça pis y'avait de la belle, belle musique. Ça fait ça dansait pis ça riait pis ça chantait. Ça fait ces deux-là étiont encore assis, y voulaient pas, y voulaient pas ôter leurs masques. Ma mère a dit : «  Asteure faut vous ôtiez votre masque pour peuvent manger.  » Ça fait les autres s'assoient à la table pis ah, y en a une de zeux as-tu parlé à ma mère pis a dit : «  Si vous voulez nous promettre que vous le direz pas à nos parents, si vous le direz pas au curé, bien on ôtera notre masque pour manger.  » Ma mère a dit : «  Vous pouvez être sûr qu'on ira pas leur dire! Ôtez votre masque!  » Ça fait les deux demoiselles ôtèrent leurs masques : c'était deux femmes! Maman a dit : «  Faites-vous en pas, c'est pas moi qui va aller le dire au prêtre.  » On disait pas le curé nous autres à Chéticamp, on disait le prêtre. A dit : «  Vous pouvez être sûr c'est point moi qui va aller le dire au prêtre, si vous avez eu une belle soirée tant mieux pour vous autres.  » Ça fait que c'est ça qu'a dit aux filles. Y se démasquirent pis y mangirent pis eurent du fun. Y s'enfurent à 3-4 heures du matin, mais nous autres dans le temps-là quand j'étais jeune, on courait le mi-carême, c'était juste le jeudi soir. Juste le milieu de la mi-carême, la quatrième semaine, le jeudi soir, parce que c'était le milieu du carême, c'était pour se reposer un p'tit peu du temps du carême parce que le temps du carême on mangeait pas, pas chez nous en tout cas, à Chéticamp non plus, des biscuits ou de quoi de doux. On gardait toute ça quand Pâques arrivait hein, on mangeait pas d'œufs le temps du carême, on mangeait pas, y a beaucoup d'affaires que nos parents, c'était faire pénitence qui disaient hein, fallait faire pénitence pour le carême. En tout cas après ça, ça s'est continué pis c'était pas toute la même chose, après ça on courait, moi je l'ai couru la mi-carême : j'ai 79 pis ça fait 'tet bein 4 ans de ça que je l'ai pas couru. Asteure, j'ai peur de, de m'accrocheter dans queq'chose pis tomber pis j'me ferais mal; les enfants seraient pas contents. Mais c'est le fun, tu vas dans les maisons, tu parles, faut tu changes ton parler parce faut pas qui te connaissent hein. T'essaies, t'essaies à pas te faire connaître, juste à la dernière minute que tu vas, là tu vas dire quisse que t'es ou tu vas parler ton parler, tu changes ton parler hein parce que y te connaîtraient. Mais moi, j'ai de la difficulté quand que j'vas en queq'part à pas me faire connaître parce que j'parle trop. J'pense que c'est ça qu'est un problème pis depuis que la radio a commencé à Chéticamp bien asteure la mi-carême, c'est toute la semaine. Ça commence le dimanche, ça finit le vendredi, des fois le samedi y en a qui courent encore, mais moi quand j'ai grandi, c'était juste le jeudi pis là après, après 3 ou 4 ans, c'était deux fois, le jeudi pis le vendredi, pas plus que ça mais asteure c'est toute la semaine pis la radio, y l'ont commencé à faire de quoi le dimanche soir, c'est appelé «  Laissons entrer les mi-carêmes  ». Pis y fait ça au Centre acadien. Pis y en a des mi-carêmes, y en as-ti des mi-carêmes, mais asteure, c'est les jeunes, c'est ça que j'aime moi pis j'aimerais que ça pourrait continuer parce les jeunes courent le mi-carême. Tu sais les toutes jeunes là, ça c'est le fun tu sais de voir les jeunes s'intéresser à une vieille tradition acadienne. Mais y va se louer un costume, ça fait là c'est encore plus difficile de trouver. Une soirée une certaine personne a le costume, le lendemain soir ça peut en être un autre, mais moi, nous autres chez nous ils ont jamais, jamais été chercher des costumes. Y s'habillaient, moi je me rappelle que mon plus jeune des fils, Gilles, lui pis son cousin une soirée y s'avaient changés huit fois dans la soirée. Le lendemain matin, quand j'monte en haut, ah mon doux Seigneur!, y avait des costumes partout. Y s'avait habillé en Air Force comme mon plus vieux était, avait été dans l'armée, y s'était habillé avec ça. Y s'était habillé en prêtre, y s'était habillé en p'tit servant, je me rappelle pu là, en tout cas toute mon linge était toute sorti en haut parce moi j'gardais dans des grosses boîtes pis j'serrais ça. Y avait toute sorti ça, des vieux draps hein, y se faisaient des costumes avec des vieux draps des fois, les masques, moi quand j'étais enfant je me rappelle, on se faisait des masques avec des sacs de papier du magasin, là, des sacs à peu près ça de gros, on s'en faisait avec ça mais asteure y s'achètent des masques. Y s'achètent des masques mais y le prennent une fois pis là y le changent avec d'autres, ça fait c'est bien, pis y s'en achètent. Asteure les masques y a toutes sortes de masques. Vous devriez aller visiter le centre de la mi-carême à St. Joseph du Moine, y a de toutes sortes de masques, allez voir ça.
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Title: Chéticamp, N.S., and the "mi-carême"
Description: Evelyne LeBlanc recounts how her family would follow the "mi-carême" tradition in her village of Chéticamp, N.S.
Subjects: villages; folklore
Source: Connections Productions
Language: French
Date: 2007-03-05
Creator: Connections Productions
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