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Comeauville, N.-É.
Mon nom c'est Élaine Thimot, Élaine Saulnier Thimot. Je suis la fille à Adolphe à Valérie[?] à Adélard à Marc du P'tit Ruisseau et de Angélina à Georges à Jos à Rosalie de Comeauville et le, je demeurais un peu partout dans, à la Baie parce que comme dans ma p'tite enfance j'étais au P'tit Ruisseau ensuite j'ai demeuré chez mes grands-parents à Comeauville et je m'ai mariée et j'ai demeuré à Saulnierville où que mes enfants ont grandi et maintenant j'suis un peu semi-retirée au Lac des Castors en arrière de Bangor. Donc j'ai vi un peu partout dans la région de Clare et à la baie Sainte-Marie et mon histoire aujourd'hui, c'est l'histoire de la catin des îles. La catin des îles c'est quelque chose que y s'est passé en bas de Comeauville et c'était à la maison dans le coin où demeuraient mon grand-père et ma grand-mère donc George à Jos et Thérèse Comeau. Et puis, pendant que ma mère était p'tite, qu'aurait été au début des années 1900, y avait dans la région de Comeauville deux matelots, c'était deux copains deux voisins qui s'appelaient P'tit Louis à Amboise à Cyril et Édouard à Philippe à P'tit Jos, et ces deux matelots ont commencé à faire le travail sur les voiliers, les grands voiliers qui s'en allaient aux Antilles et les matelots c'était ceux qui montaient dans les mâts, qui montaient à changer les mâts, qui réparaient les mâts après les naufrages et les grands vents et quand y s'en venaient pendant l'hiver parce que l'hiver y s'en allaient pas aux Antilles, ils demeuraient dans le village juste à côté de mes grands-parents et puis ces deux messieurs bien sûr étant des matelots, c'était des messieurs qui étaient très robustes qui étaient forts qui étaient des hommes très trempés mais à l'intérieur ils avaient un cœur qui était très dur, très tendre, un cœur doux et ils aimaient partager l'histoire de leur travail aux Antilles et les histoires des grands voiliers et à ce temps-là vers le milieu de l'hiver, parce que l'hiver dans ces temps-là, on avait des grosses hivers et les veillées étaient longues et c'était des grandes soirées et j'pense que c'était pour un peu de divertissement qu'on faisait cette p'tite activité dans le village. Et tout à coup chez mon grand-père on entendait un gros tapage dans la, dans la, dans l'entrée de la maison et ces deux messieurs y faisaient le tour dans le voisinage comme ça et quand on entendait ce tapage-là dans le coin, dans l'entrée de la maison ma grand-mère disait : «  Oh! V'là la catin des îles qui arrive!  ». Et à ce temps-là mon grand-père se levait, y ouvrait la porte et dans le, dans l'entrée à la porte y avait ce grand personnage icitte qu'était toute habillé en noir et sur ses mains, il avait un mouchoir blanc avec un p'tit visage sur le mouchoir blanc qui avait des yeux et une bouche, un p'tit peu comme un p'tit fantôme là et il était toute courbé donc il tenait ses mains comme ça, il était toute couvri avec un châle noir et à ce temps-là y avait des châles noirs parce que toutes les vieilles femmes aviont des grands châles noirs donc y se couvraient avec ça. Y était toute couvert et mon grand-père y aidait à venir s'assir au coin de la table à manger et à ce temps-là on commençait à y poser des questions, mais la catin des îles était muette, a parlait pas et la seule manière qu'a parlait c'était avec ses mains qui étaient couvri avec son p'tit visage blanc et y faisait des signes oui et non. Ça fait que les hommes bien sûr dans la cuisine y posaient des questions et posaient des questions à propos de leur travail sur les grands voiliers, l'échange des produits avec les Antilles et comment la vie se passait avec les Antillais qui alliont visiter et toute ça et les p'tits enfants en avaient peur un p'tit peu parce c'était une drôle de personnage. C'était un peu effrayant toute suite mais avec la discussion, on s'approchait et ça devenait une manière une p'tite visite. Fait que les, à peu près une heure après, la catin des îles se levait comme ça et disparaîtait et on la voyait pas pour une autre année. Fait que ça c'était longtemps passé. Nos deux matelots Louis et Édouard ont péri dans les bateaux lorsqu'ils ont eu, lorsque leur bateau a échoué en grande mer là et puis là cette visite de la catin des îles dans le village de Comeauville ça cessé d'exister. Et donc quand moi j'ai rendu, j'étais rendue à l'âge de 8-9 ans j'pense qu'aurait été dans les années 1955-56, bien c'était le temps oùsse que on commençait à avoir des automobiles et puis qu'on aimait se promener dans le village parce que avant ça y en avait pas, on voyageait pas beaucoup mais après que ça devenu la coutume les dimanches après-midi, on allait faire des p'tites excursions dans les voisinages et puis on se promenait comme ça et puis on finissait presque toujours le dimanche soir à la maison mère des grands-parents et puis chez mon grand-père y avait 12 enfants ça fait quand on se réunissait la famille le dimanche soir souvent avec un souper de pâte à la râpure ou queq'chose comme ça, on se contait les histoires de la semaine. Y avait bien du monde parce que tous ces enfants-là, y avait beaucoup de ma tante mon oncle cousins cousines et tout le monde parlait en même temps et c'était le fun, mais ça doit que c'était une soirée d'hiver et quelque temps qu'on se trouvait toute là que ma grand-mère voulant renaître un p'tit peu cette activité de la catin des îles aura choisi de vouloir faire ça avec nous autres ses p'tits enfants et c'est comme ça que nous autres on a pas mal appris l'histoire de nos matelots des Antilles et mon grand-père, George à Jos, avait travaillé sur les grands voiliers, il avait travaillé ici à la Baie, il avait travaillé dans la région de Rockland, Maine, sur les grands voiliers donc y a su toutes ces histoires-là nous intéressaient. Mais à ce temps ici de, que nous autres on était p'tites c'était mon oncle Clément qui faisait la catin des îles. Donc c'est un p'tit peu mon histoire de qu'est-ce qui se passait chez George à Jos à Rosalie à Comeauville pendant qu'on faisait la, l'activité ou la veillée de l'apparition de la catin des îles.
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Titre : Comeauville, N.-É.
Description : Élaine Thimot raconte des histoires au sujet de son village, Comeauville, N.-É.
Sujets : familles; villages
Source : Connections Productions
Langue : français
Date : 2007-02-19
Créateur : Connections Productions
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