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SAI-VIN

Vigneau

The Vigneau family and Saint-Pierre et Miquelon
Bonjour, je m'appelle Bernard Vigneau. Je suis né à Saint-Pierre dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon et mes origines sont acadiennes. Ma famille est venue de Beaubassin où elle est allée, où elle a été présente depuis 1703-1704 jusqu'au Grand Dérangement en 1755 où toute ma famille a été déportée vers les États de la nouvelle, vers les États anglais de l'Amérique et plus précisément sur la Géorgie, où mon ancêtre Charles Vigneau qui était marchand à la Baie Verte et toute sa famille ont été embarqués en octobre 1755 sur le Prince Frédérique pour être jeté sur les côtes de la Géorgie. De là, il a refusé de rester en Géorgie et il a demandé l'autorisation de rentrer en Acadie. Il a mis quelques années, on lui a donné l'autorisation. Il a obtenu des passeports, ils ont acheté des petits bateaux, ils sont remontés tout le long de la côte américaine jusqu'à Cap Cod où le gouverneur de la Nouvelle-Écosse ayant eu vent de l'affaire les a fait arrêter. Ça se passait en 1761. En septembre 1763, le gouvernement français ouvre un régistre pour les Acadiens désireux de s'inscrire et d'entrer en France. Jacques Vigneau qui, tout le temps de la Déportation, a réussi à rassembler autour de lui ses fils, ses petits-fils, non seulement sa famille directe mais aussi les familles de ses brus, la famille de sa première épouse Marguerite Arsenault et la famille de sa deuxième épouse Marguerite Bourg qui était l'épouse de Germain Cyr, veuve Germain Cyr. Quand il a réuni tout son monde, on parle de septembre 1763, le traité de Paris venait d'être signé, il achète un bateau le Saint Jacques. Il a réussi à rassembler 116 personnes et arrive à Miquelon le 1er octobre 1763 avec son fameux bateau, là où personne ne l'attendait. Donc y a eu une décision de la part de Jacques Vigneau de ne pas rentrer en Acadie, mais de revenir sur une certaine France qui se trouve être Saint-Pierre et Miquelon, territoire français, ce qui lui permettait de rester en Amérique du Nord tout en étant Français. Le rôle qui a été joué par Jacques et son épouse est au niveau de l'histoire acadienne des plus importants. Ils étaient originaires de Beaubassin et en 1767, le gouvernement français fait établir une liste, j'appellerais plus une liste qu'un recensement, des réfugiés acadiens. On dit bien des réfugiés acadiens et non pas des Acadiens, présents à Miquelon. Ils sont au nombre de 551 quand on sait qu'à la même époque les Acadiens survivants dans l'Acadie de l'Atlantique étaient inférieurs, le nombre était inférieur à 2000. On peut considérer que presque un quart de la population survivante acadienne se trouvait à Miquelon. À partir de cette constatation, il y en a une deuxième qui est très importante. C'est que sur ces 551 personnes, seules deux familles n'étaient pas apparentées aux deux leaders qui étaient Jacques Vigneau et sa femme Marguerite Bourg. Tous ses membres étaient apparentés. Donc Jacques Vigneau à l'heure d'aujourd'hui est considéré officiellement comme le fondateur de Miquelon. Les Vigneau de tout temps depuis Maurice l'Acadien ont été des marins jusqu'à mon père, mon propre père a été aussi marin, toute leur vie, toute la vie des Vigneau que ça soit dans le commerce ou dans la pêche ou dans la charpente de marine, les Vigneau ont toujours été. Les souvenirs pour moi, les souvenirs de la mer au niveau de mon père, de mon grand-père, c'est d'abord la poulerie. Mes arrière-grands-parents étaient des poulieurs, je vais vous expliquer ce qu'est un poulieur. Vous savez ce que c'est, une poulie à bord d'un bateau, ben c'était des fabricants de poulies, et les poulies se fabriquent avec un bois très spécial, le réa de poulie, la roue de poulie qui est à l'intérieur est fabriquée avec un bois qui vient du Brésil, ça s'appelle du gayac, c'est un bois très noir, très dur, on l'appelle le bois de fer et la spécialité de mes arrière-grands-parents qui étaient des Vigneau, des Vigneau poulieurs, c'était la fabrication de, la fabrication de poulies. Je revois l'atelier de mon grand-père, le tour, je revois mon grand-père qui au ciseau à bois les, les taillait. Tous ses fils ont été impliqués dans cet, dans cet, dans ce travail. Nous étions six charpentiers de marine à l'époque à Saint-Pierre. Y avait énormément de petits bateaux anglais appelés goélettes qui venaient se faire réparer, et à l'atelier, on avait beaucoup, beaucoup de gens qui passaient et fallait changer un bordé, fallait changer des, j'ai vécu, j'ai été élevé dans cette ambiance-là, à un tel point que un jour, je m'ai retrouvé à Bouctouche avec mon cousin André et, comme quoi la culture est là et elle venait de quelque part cette culture, cette, nous nous trouvions au Pays de la Sagouine et à l'entrée du Pays de la Sagouine y avait un petit atelier où l'on montrait aux touristes comment on fabriquait un doré, ce que nous nous nous appelons un dory, et ça été un choc émotionnel très fort pour André Vigneau et moi-même, puisque quand nous sommes entrés dans cet atelier, y nous a semblé voir notre grand-père, debout devant son établi en train de tailler un bordé de dorice. Nous nous sommes approchés du monsieur, on a commencé à lui parler et on retrouvait des gestes, on retrouvait des termes, on retrouvait… nous avions fait un bond de 40 ans en arrière et on était revenus dans l'atelier de notre grand-père, si bien qu'on a même pas mis les pieds sur l'île, au plus on est restés à parler avec le monsieur et ça c'était quand même un choc émotionnel très fort. Alors le terme Déportation, il est, il est important dans notre, dans notre esprit de Miquelonnais et de Saint-Pierrais. On a toujours peur à une prochaine déportation. La peur est toujours présente et c'est dans la conversation courante à Saint-Pierre et Miquelon. Il est pas rare d'entendre : «  Un jour, y vont nous foutre dehors.  » C'est resté dans le subconscient, c'est resté dans la mémoire collective même si y a pas de fait de précis qui s'en est [tiré]; y a toujours cette peur au ventre quand même.
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Title: The Vigneau family and Saint-Pierre et Miquelon
Description: Bernard Vigneau, born in Saint-Pierre et Miquelon, talks about his family's history, from the Grand Dérangement to today.
Subjects: villages; families
Source: Connections Productions
Language: French
Date: 2007-02-19
Creator: Connections Productions
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