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OK, mon nom est Maurice Babineau. Je demeure à Kedwick comme vous le savez tous. Mon grand-père, Narcisse Babineau, était un Acadien pure race puisque son père à lui, Nicolas, venait de l'Annapolis Valley. Alors mon grand-père est parti de là avec ses frères et ses soeurs pour mouver dans le Québec à Daveluyville, c'est une place, un p'tit endroit près de Trois-Rivières. Il est devenu maire de là en 1903 et ainsi de suite. Il est arrivé ici à Kedgwick en 1916. Dès son arrivée, comme de raison, on se demandait tous pourquoi il est venu ici. C'était la question qu'on se posait, nous les jeunes, hein. Alors, on a su par après avec les années que mon grand-père était un ami de sir Wilfred Laurier, de quelque façon que ce soit, on le sait vraiment pas, mais il lui aurait trouvé de l'ouvrage par ici parce que mon grand-père a Daveluyville comme je disais tantôt avait un moulin et son moulin a brûlé. Alors n'ayant plus d'emploi, son ami qui était député à l'époque d'après ce qui m'a été dit, lui a dit : «  Bien, c'est simple, j'vas te trouver de l'ouvrage, alors tu vas aller dans la nouvelle colonie qui se développe au Nouveau-Brunswick au Kedgwick, et tu vas acheter le bois pour la compagnie d'Autreuil.  » Alors mon grand-père lui a dit : «  J'suis bien d'accord, mais malheureusement, j'ai pu aucun meuble, j'ai pu rien du tout, alors c'est comme difficile d'aller là.  » Alors lui devenant, étant devenu député ou premier ministre, j'oserais pas dire un des deux, lui a dit simplement : «  Bien moi j'ai des meubles que je me sers pas.  » Alors il a donné à mon grand-père un set de salon en velours, un miroir avec un voilier à l'intérieur, toute un paquet de choses que nous, les jeunes, avec, en vieillissant, on se disait d'où que ça vient que grand-père a eu ça parce que mon autre grand-père qui était probablement, semblait toujours, plus fortuné que lui, avait aucun meuble comme ça. Alors on a essayé de faire des recherches. Quelqu'un nous disait bien le piano était le piano de la femme à sir Wilfred Laurier. Après des démarches qu'on a faites, c'était pas le piano de sir Wilfred Laurier, mais par conséquent une de mes vieilles tantes avait été enseignée le piano par madame Sir Wilfred Laurier à l'époque, alors on s'est dits bien y a quand même une connexion encore là. Mon grand-père aussi, dernièrement j'ai découvert queq'chose sur mon grand-père qui m'a extrêmement étonné. En 1965, mon grand-père était décédé depuis déjà 10 ans puis en ramassant parce que j'suis un ramasseux de papeterie comme les gens disent dans région ici, je ramasse à peu près tout, y a un monsieur qui m'est arrivé chez nous avec la charte de la Société de Jacques-Cartier, qui était dont le grand commandeur pour la région de Kedgwick était mon grand-père Narcisse Babineau. Pis j'me suis dit : «  Comment ça se fait, après 10 ans de sa mort que mon grand-père aurait été nommé grand commandeur de la Société de Jacques-Cartier à Kedgwick 10 ans après sa mort?  » Ayant obtenu un p'tit peu de renseignements, c'est que j'ai compris un p'tit peu, c'est que mon grand-père était un homme d'une foi catholique énorme, mon grand-père aussi était un Libéral, d'après ce qu'on me dit, pratiquement teindu jusqu'aux oreilles, y avait pas d'autres partis pour ça, alors voilà pourquoi qu'il a eu à un moment donné il était en charge de la taxation, sa femme occupait un p'tit peu le bureau de poste. Y a eu toutes sortes de p'tites jobs comme on dirait par ici, des ouvrages, qui dépendaient du gouvernement, bien alors là on se rend compte aujourd'hui en l'année 2007 qu'y avait une affiliation avec le Parti libéral lointain qui lui aidait quand même. Voilà la raison pourquoi pour laquelle il est venu à Kedgwick acheter du bois pour la compagnie d'Autreuil.