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Saint-André, N.B.
[…] Mais, y avait rien en toute concernant une ferme. Y avait pas une fourche, y avait rien. Y a arrivé là avec son cheval pis sa femme pis son enfant qui était moi, pis y avait rien en toute là. Y avait une vieille maison pis une vieille grange. Y avait rien là-dedans là pour cultiver, rien là. A fallu qu'y achète toute pour commencer zéro là… Ah oui! Ah oui! La première année, y a semé un p'tit brin de, un p'tit brin de grain pour avoir de l'avoine pour son cheval, pis y a fait un peu de foin. C'était ça, sa première préoccupation. Pis après ça, on a acheté en 1946, on a acheté un tracteur, un p'tit tracteur. C'était après la guerre : on pouvait pas en trouver en nulle part. Y reçoit un monsieur chez-nous pis y dit :
- J'ai trouvé deux tractors, Fred, y dit, y dit, Fred, j'ai trouvé deux tractors.
- Où c'est que t'as pris ça?
Y dit : «  À Van Buren.  » Alors on a été, on a acheté, on a été les deux, monsieur Fred Cyr pis mon père. On y était moi too pis le garçon à monsieur Cyr. On a acheté les deux tractors pour 2500 piasses pis là, on a amené ça pis c'était les premiers tracteurs qu'on avait là. C'était pas gros, mais toujours… Ah oui! Les chevaux, là, on avait sept chevaux pis dans l'automne, on avait toute vendu les chevaux parce qu'on avait un tracteur de ordé, mais on n'a pas pu l'avoir, ça fait que dans le printemps, on était pas mal embêtés. On avait pas de tracteur. On a acheté ça dans le mois d'avril avancé, ce tracteur-là! C'était le temps qu'on l'ait, là! Pis là, là après avoir vendu nos chevaux, tu sais, on était joliment embêtés avec ça, fallait cultiver pis avait pu de cheval. Ça fait que là, on a commencé avec ces tracteurs pis on a fait avec ça. Ça s'entraidait, entraidait : «  Aujourd'hui, on fait la boucherie pis on va aller chez vous, pis on va tuer 3-4 cochons, pis on fait la boucherie, pis là tu me dois une demi-journée, pis là tu viendras chez-nous, pis tu me rendras ma demi-journée.  » C'était toute, y avait pas d'argent là qui était. C'était toutes des demi-journées de même. Aujourd'hui, bien c'est tant de l'heure, pis la paie au bout de la journée, tu sais. Dans ce temps-là, non, non, travaillait une demi-journée, y aider à scier le bois pour leur bois de chauffage. C'était toutes des demi-journées, pis y se rendaient ça un et l'autre. Pis ça travaillait tous les voisins ensemble. Toutes les cultivateurs, onvait un p'tit morceau de buckwheat pour se faire de la farine pour la famille. Ça c'était tous les cultivateurs le long de la côte, onvaient un p'tit morceau de, pis y coupaient ça, y coupaient ça au moulin à faucher, pis y raclaient ça avec des p'tits râteaux toute à main d'oeuvre, toute à main là, pis y avaient toute chacun leur buckwheat pour faire des ployes, là. On sort la pourde dans c'te grain-là, pis ça fait de la farine, pis ça fait du son. Le son, on appelle ça du gru de buckweath. Avec ça, on feed les animaux, on peut feeder des cochons les bétails, on peut en donner au bétail. Les écales bien là, c'est comme j'te disais tantôt, ceux-là qui en veulent, on leur en vend des poches d'écailles pour faire des oreillers… Des écailles de sarrasin, y se font des oreillers. Ah bien! Y en a qui disent que c'est confortable, y n'a d'autres c'est pas confortable, ça va au goût du monde.
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Title: Saint-André, N.B.
Description: Paul Daigle talks about life during the 1950s in the Saint-André region, in Madawaska.
Subjects: villages
Source: Connections Productions
Language: French
Date: 2007-02-19
Creator: Connections Productions
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