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Families

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HAC-LAV

Landry

The Landry family and Caraquet, N.B.
Y a eu Alexis Landry, qui lui a échappé à la Déportation, parce qu'il était un des rares Acadiens à l'époque qui était bilingue. Il était commerçant. Il faisait affaire avec Boston et il était ami avec certains milices de l'époque qui l'a mis au courant, qui l'ont mis au courant justement du stratège de la Déportation. Alors lui et trois autres familles ont réussi à s'échapper avant le début de la Déportation. Y faut dire qu'il est parti en 55 pendant la Déportation, juste avant le début de la Déportation, et il est arrivé ici à Sainte-Anne-du-Bocage, ici même à Caraquet, en 1757 pendant la Déportation. Donc ça lui avait pris deux ans à travers la forêt et avec les familles pour se rendre ici, parce que c'était un territoire à l'époque quand même une baie peu profonde donc les milices ne rentraient pas, les bateaux anglophones ne rentraient pas à l'intérieur, donc y était à l'abri. Alors, c'est sûr ce qui lui a permis de survivre aussi pendant cette période de deux ans, ça été les Mi'kmaq avec qui il demeurait pendant les hivers. C'est grâce aux Mi'kmaq qu'il a survécu. C'est assez unique je dirais en Acadie actuellement de retrouver une pierre tombale qui est là au sanctuaire Sainte-Anne dans le cimetière et c'est la pierre tombale d'Alexis Landry qui est enterré en 1798 et sur sa pierre tombale, ce qui est de particulier, c'est son épitaphe. Alors c'est marqué, c'est marqué là-dessus : «  Souvenez-vous de ce qui nous est arrivé, la même chose vous arrivera peut-être, ce fut hier notre tour, ce sera peut-être aujourd'hui le nôtre. Alors, oubliez jamais la Déportation.  » Et ça, je me souviens que mon père souvent me racontait : «  Oublie pas ton histoire de tes ancêtres, tu sais on fait partie des racines de Caraquet, nos ancêtres sont venus s'établir ici pendant la Déportation et on a vécu, on a survécu et on est encore là. Alors, oublie jamais le passé de son histoire.  » Et probablement, c'est ce qu'y nous a inculqué et faut dire aussi qu'à travers la famille des Landry, des générations qui nous ont précédées ici à Caraquet, on a toujours été les familles de musiciens. Toutes les familles, toute mon grand-père conduisait à l'église, mon grand-père Antoine parce j'ai été baptisé du nom de mon grand-père, quoique le père Marcellio a mis Antonio au lieu d'Antoine, mais ça c'est pas grave. Ça fait 67 ans qu'on m'appelle Antoine ici, et mon grand-père Antoine, et je connaissais des personnes âgées qui sont disparues maintenant qui me disaient ton grand-père lorsqu'il chantait dans l'église à «  Minuit, chrétiens  », les vitres vibraient dans l'église, et moi pendant plus de 20 ans, j'ai chanté le «  Minuit, chrétiens  » ici à l'église et les gens, ces gens-là me disaient : «  Tu nous rappelles ton grand-père parce que tu fais vibrer les vitres aussi.  » Alors, on a toujours grandi nous, la famille des Landry, entourés de musique, de musiciens et la maison de mon père ça c'était à tous les ans, c'était l'endroit à Noël pendant plus de 30 ans où tous les gens de la paroisse venaient. On avait plus de 100 personnes qui venaient dans la maison avec les instruments de musique et là, c'était la soirée de musique et ça j'oublierai jamais ces souvenirs de jeunesse-là parce qu'on a grandi dans cette ambiance qui était tellement valorisant et la musique, ça touche tous les moeurs. C'était ça qui a sauvé d'après moi une partie, sinon le peuple acadien : c'est que même si ils étaient dans la misère, c'était la musique. On se réunissait dans la maison avec les violoneux, les chansonniers et ces gens-là dansaient, ça chantait, ils oubliaient leur misère. La musique faisait oublier la misère et moi, je me souviens quand j'étais jeune sur la baie de Caraquet, ici à Sainte-Anne-du-Bocage, y avait les pêcheurs d'éperlans, alors ils avaient leurs p'tites cabanes qu'on appelait des shantés, y en avait une quarantaine et à tous les soirs de la semaine, ça, ça arrivait chez mon père et là fallait s'asseoir nous dans le salon, sortir les instruments et pendant tout la, bien une partie de la soirée, parce qu'on se couchait de bonne heure à cette époque-là, on faisait de la musique et le lendemain, ces gens-là aux p'tites heures, à 4-5 heures du matin, y faisait encore noir, étaient sur la baie, gelés parce qu'on était pas habillés à l'époque comme on l'est aujourd'hui, à lever des filets d'éperlan dans l'eau glacée. Le soir, ils arrivaient; ça se frottait les mains : «  On a gelé aujourd'hui, mais là, la musique va nous réchauffer.  » Et c'était quasiment sept jours sur semaine et c'est vrai quand tu dis la musique a beaucoup aidé les moeurs de vie à nos gens et oublier. La musique est à peu près la plus belle évasion mentale qu'on peut avoir au niveau du quotidien. Moi, du côté de mon père et mes grands-pères, y travaillaient sur les chemins de fer, donc l'été y travaillaient beaucoup sur le chemin de fer et à l'automne et l'hiver y devenaient des bûcherons. Alors, y s'en allaient vers le Québec, vers Clova, vers Parent. Alors mon père et mes grands-pères, ces gens-là étaient rarement à la maison en réalité. C'était surtout notre mère qui tenait les cordeaux à la maison et comment longtemps que mon père était absent disons pour Noël, était absent pour Pâques, qui était très important à l'époque, parce qu'ils étaient à l'extérieur pour gagner leur pain de vie, comme on disait. Alors, j'ai plus connu mes grands-parents, mes parents lorsqu'ils ont été âgés. Beaucoup plus tard après par contre, c'était le temps où qu'on pouvait s'asseoir avec les grands-parents et mon père et raconter des histoires. Moi je pouvais les écouter, c'était incroyable de la façon qu'ils ont survécu qui n'était pas, ils ont connu la famine parce que mon père me parlait de la famine, la fameuse famine. Fallait qu'y ait, allent chercher un p'tit coupon pour pouvoir du sucre et du beurre au magasin; si ils l'avaient pas, y fallait qu'y s'en passent. Alors, ces gens-là lorsque tu les écoutes, tu les écoutais parler, te faisaient réaliser que notre génération, on était une génération choyée en soi grâce aux sacrifices des gens qui nous ont précédés. Je me souviens à chaque [?] madame Chiasson qui malheureusement est décédée maintenant, me racontait comment est-ce que eux, ils avaient eu de la misère à survivre, qui mangeaient que du saindoux pis de la melasse pis du pain sept jours par semaine ou avec du poisson et qu'ils avaient pas d'argent pour s'habiller. Fallait, et j'en ai vu à Memramcook comme ça, j'en ai vu dans le Madawaska, des gens âgés qui m'ont raconté comment est-ce ces gens-là s'étaient battus pour survivre. C'était pas une question de vivre, c'était survivre et ça ces gens-là m'a vraiment marqué parce que y m'ont marqué de façon qu'aujourd'hui, j'suis fier d'être descendant de ces gens-là. On oublie trop souvent. C'est sûr qu'on peut pas vivre sur le passé, mais de se souvenir du passé pis nous aider à bâtir un meilleur avenir et c'est de ça moi que j'ai appris de ces gens-là, de voir tous les sacrifices qu'ils ont faits et de voir aujourd'hui la façon que c'est facile pour nous, facile pour nous de vivre aujourd'hui. On critique toutes sortes de choses aujourd'hui, d'une façon, c'est si facile de critiquer aujourd'hui, mais on oublie les bonnes choses qui sont passées avant nous ou les choses présentes aussi.
Other formats
Title: The Landry family and Caraquet, N.B.
Description: Antoine Landry recounts how his family arrived in Caraquet, N.B., while escaping the Deportation.
Subjects: villages; families
Source: Connections Productions
Language: French
Date: 2007-02-19
Creator: Connections Productions
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