Tu navigues loin d'ici, mon horizon ma lumière
Entre le fleuve et l'oubli, sur un vieux rafiot de guerre
Je te cherche en d'autres rives, mes amours me désespèrent
Ma tendre et douce captive, déportée loin de l'hiver
L'océan naviguerai, plus loin que le vent dans les voiles
Continents je marcherai, en m'inventant des escales
Jusqu'au bout de ma fatigue, je creuserai ta mémoire
En faisant sauter le digues, des aboiteaux de l'histoire
Refrain
Ni vent ni nouvelle, sur la mer jolie
Ne dors ni ne veille, loin de toi mamie
Ni vent ni nouvelle, de tes yeux rubis
De toi j'ai la belle, le mal du pays
De Louisbourg à la Guyane, jusqu'à la baie Sainte-Marie
De la Mad'leine à l'île Madame, fouillerai toutes les Cadies
Pour te retrouver ma femme, te ramener au pays
En charrette ou à la rame, sur les chemins de l'Acadie
Quand je n'aurai plus de jambes, pour marcher à ton devant
J'habiterai la légende, faisant de nous des amants
Quand je n'aurai plus de voix, pour l'oreille de ton cœur
Je deviendrai fou du roi, j'irai me faire voir ailleurs
Quand je n'aurai plus de mots, pour parler notre patois
Que notre langue de bois, mettra le feu à l'écho
Je sortirai mon violon, mon archet, mon arcanson
L'étoile de ton corsage, saura me tenir langage
Quand je n'aurai plus de souffle, que mes yeux auront parti
Que j'aurai faim de ta bouche, d'avoir si longtemps pâti
Je m'endormirai en toi, et nous reviendrons au monde
Soufflés d'un vent de suroît, sur toutes les mappemondes