La France et ses colonies
Pendant le Grand Dérangement, environ 3 000 Acadiens sont envoyés en France. Provenant surtout de l'île Saint-Jean, mais aussi de Nouvelle-Écosse péninsulaire et de l'île Royale, ils sont principalement réinstallés au Poitou et en Bretagne, par exemple à Archigny, Châtellerault et Belle-Île-en-Mer. Ne réussissant pas à s'adapter à leur terre d'accueil, des centaines de réfugiés choisissent de repartir pour la Louisiane ou pour Saint-Pierre et Miquelon. Certains sont relogés dans différentes colonies françaises d'Amérique centrale, mais ces tentatives de colonisation aux Antilles et en Guyane sont désastreuses : plusieurs périssent en raison du climat et des conditions d'insalubrité qui y règnent, les autres rentrent en France ou passent en Louisiane. La France tente également d'installer des Acadiens aux Malouines, au large de l'Argentine. Certains d'entre eux se dispersent en Amérique du Sud ou regagnent la France, mais la majorité demeure sur l'île. Les Acadiens qui ont subi le plus de déportations restent cependant ceux qui ont transité par les îles Saint-Pierre et Miquelon, autre colonie française : par quatre fois ils seront délogés. Leur retour dans l'archipel en 1816 fait de ces Acadiens les derniers migrants de la Déportation, qui avait eu lieu plus de 60 ans auparavant.