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Miscouche, Î.-P.-É.
Moi, je m'appelle Earl Desroches. J'viens de Miscouche de l'Île-du-Prince-Édouard. J'ai parti d'ici j'avais 18 ans. J'ai été en Ontario, oui, j'ai travaillé là 19, j'pense 19 ans à Toronto, pis là j'ai été à Valleyfield, Québec. J'avais une maison à Toronto, mais je l'ai vendue en 73 pis, pis j'ai déménagé à Québec, ça fait du bien aux enfants aller à Québec, y parliont pas en français avant, quand y étiont à Toronto, c'était toutes des Anglais alentour, but y parlont toutes le bon français asteure, pis y faisont bien. Quand que j'ai venu au monde, papa était pêcheux. Y a pris des, des leçons de mécanique là, j'ai trouvé pas mal de livres, pis y arrangeait pas mal de chars. Alentour y avait des chars du collège pis toute ça pis là après ça j'pense y a été [?] mechanic dans, comme la construction [?], y était mechanic là pis là I guess lui pis son boss s'accordaient bien ensemble pis mon père y a été élevé sur comme une farm là pis I guess qu'y parlait de ça pis avant longtemps le boss lui a dit d'acheter des vaches, des Jersey cows, comme ça, ça commencé, pis y achetait du foin alentour pis y a fait ça. J'sais pas comment d'années, jusqu'à 52 jusqu'à temps que… Bien ce temps-là, quand moi j'ai commencé, tous mes voisins à Miscouche c'était toutes des fermes pis j'travaillais là. Aink le cheval, y avait pas de tractor dans ce temps-là, c'était les 40 pis 50, j'peux dire les 40, j'aidais, j'ai tout le temps aidé les fermiers alentour. Comme mon oncle là, oùsse que mon père devient de, c'était un gros fermier là, pis là ça travaillait pis tirait, faisait du foin c'était de la main, c'était pas des grosses machines c'temps-là, les 50 là. Ça qu'arrivait. Les chevaux, oui, les chevaux! Tu, j'connais ça français. J'traînais ça, je halais ça les gros pour mettre le foin dans les granges, c'était toutes des bails là ça s'appelait. En tout j'étais aink 7-8 ans, moi j'avais le cheval pour haler, pour tirer son, c'est ça que j'faisais… Ah oui. Bien you know y a des fermiers qui étaient là dans cave, tu tirais sur la machine pis c'est ça. Je m'en rappelle c'est des câbleux pis toute ça pis quand t'arrachais les patates c'était à la main, t'avais des sections. On avait quoi, peut-être une piasse par jour de quoi comme ça ce temps-là. Mon père était un gars qui était, ma mère aussi, y étaient stricts hein, tu pouvais pas aller trop loin de la maison pis y voulaient savoir, pis être venu alentour 9 heures le soir quand on avait 14-15 ans, on était en pénitence toutes les soirs, on allait se coucher alentour 8 heures le soir, so si t'arrivais tard, y avait de quoi de mal. Ça, le chapelet, c'était après souper. Tout le temps après souper. On mangeait toute ensemble. Dans ce temps-là, le gros manger, c'était le midi ce temps-là, ces jours-là pis là après souper, c'était tout le temps des fayots pis après ça on se mettait toutes ensemble, on était six dans famille, on était huit en toute avec mon père pis ma mère, on disait le chapelet, après ça on pouvait aller s'amuser dehors… Des fayots, c'est des beans. Les fayots, on mangeait pas mal, on avait ça pour souper. Le dîner, c'était tout le temps des patates pis de la viande pour dîner… Ah non, non, non, pis dans le carême, je m'en rappelle, j'allais, j'allais à la messe à tous les jours. J'ai servi la messe, j'sais pas j'pense c'est 12 ou 13-14 ans icitte à Miscouche, Father Monaghan pis Father Kelly quand qu'y étiont icitte… Bien non. Pis là y aviont pas le droit de laisser le vin à l'église alors y envoyaient un de nous autres aller voir les sœurs, les sœurs qui checkiont le vin. De temps en temps, on s'en venait du couvent, là on essayait de voir si c'était bon. Goûter ça.
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Titre : Miscouche, Î.-P.-É.
Description : Earl Desroches parle de la vie quotidienne de sa famille à Miscouche, Î.-P.-E., au milieu du 20e siècle.
Sujets : villages
Source : Connections Productions
Langue : français
Date : 2007-03-21
Créateur : Connections Productions
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