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Prince Edward Island

Mont-Carmel

Mont-Carmel, P.E.I.
Bien mon nom, c'est Antoine Richard, pis dans le temps nous autres on disait Antoine à Jack à Jérôme à Jean-Thomas à Charles. C'est comme ça qu'on s'identifie nous autres les Acadiens. Par chez nous, c'est que on nomme toujours les parents. Pis j'suis natif de Mont-Carmel en plus que ça je demeure encore à la maison paternelle, j'ai jamais déménagé de ma vie pis j'ai pas l'intention de déménager à moins que la santé le permette pas. Disons quand mon père avait le magasin lui, c'était toute une affaire parce qu'on avait pas de voiture, mon père a jamais conduit une voiture, en tous les cas. Pis y partait de Mont-Carmel à 3 heures du matin en hiver sur la glace avec un cheval et pis y s'en allait à Summerside qui était à 15 milles de distance et puis y chargeait ça. Y arrivait chez nous vers le midi avec une charge de nourriture qu'y apportait pour son magasin et pis même un certain cas qu'arrivé une journée qui m'a été conté. C'est que y a parti de Summerside avec une tempête. On voyait absolument rien et pis y a descendu sur la glace pis y a vu qu'y pouvait pas le faire. Y a remonté pis y a pris une boîte qui était en bois bout de plaqué, des p'tites boîtes minces, pis y s'est fait des trous pis y a mis ça sur sa tête pis sur lui pis y a descendu de nouveau pis le cheval l'a amené chez nous, y a pas eu de problème, y s'est rendu directement à la maison chez nous au magasin… Ah oui! Pis ça c'était une tempête, que une chance que le cheval était habitué à son voyage, pis le cheval l'a fait sur la glace. Aujourd'hui ça se ferait pas. Et puis en plus que ça, moi, c'est une partie de mon expérience, c'est que j'ai eu l'occasion d'aller avec mon père partir à 3 heures du matin pis mener à Summerside à cheval. C'était ma première fois j'venais à Summerside, pis j'ai toujours dit comme folie là que j'ai commencé à me laver à peu près une semaine d'avance! J'étais assez excité d'aller à Summerside! Pis on y allait à cheval, pis on partait à 3 heures du matin, pis on arrivait à Summerside quatre heures plus tard on arrivait à Summerside. Pis ça c'est des, pis mon père a eu beaucoup d'expériences aussi parce que dans le temps, dans les magasins, y avait quoisse qu'on appelle beaucoup d'échanges : les gens apportaient du beurre pour de la nourriture, y apportaient du lait, pas du lait du beurre, y avait des oeufs, y avait de la viande, des poulets, des porcs, de l'avoine, pommes de terre, des pommes de terre, des pommes de pré, des canneberges, et toutes sortes d'affaires pis on échangeait ça pour des, et pis en plus que ça, on avait dans, quand ça commencé pour aller faire classer les oeufs, quand que les gens apportaient les oeufs au magasin pis on les faisait, fallait les porter nous autres pis aller les classer à Wellington pis après ça on disait qu'y en avait des gros des p'tits, des moyens, des craqués, des toutes sortes de sortes pis là on allait les ramasser nous autres parmi les fermiers, ceux qui avaient quelques poules, on allait ramasser ça à leur maison, on les portait nous autres pis on leur rapportait pis après ça fallait leur donner un rabais, fallait y donner la différence parce que disons qu'on leur allouait 20 sous la douzaine, bien après qu'y avaient été classés, ça valait peut-être 30 sous. On lui donnait un autre 10 sous pis fallait toute calculer ça à chaque fois quand qu'on arrivait avec les oeufs. Et pis dans le temps bien sûr y avait pas d'électricité et puis là quand qu'on a voulu commencer à garder de la crème glacée, puis le beurre comment qu'on tenait ça dans les chaleurs? Mais là fallait, on passait à peu près une semaine et demie dans l'hiver pis je l'ai fait moi-même bien des fois, à transporter la glace, des casseaux de glace à peu près 200 livres chaque pis on allait à Wellington sur l'étang pis y avait des messieurs là qui coupaient la glace en carreaux pis on amenait ça chez nous pis on mettait ça dans des bâtiments avec du son de scie et pis avec le son de scie là on mettait toute ça là pis on avait ça pour l'été pis on avait dans le mois de juillet, le mois d'août on avait encore de la glace. Fallait aller ôter le son de scie, casser la glace en petits morceaux, là après ça fallait la prendre pis la laver pis y avait pas de pompe électrique, on pompait de l'eau avec une pompe à la main, porter ça dehors, laver pis après ça fallait mettre ça dans la glacière pis mettre un peu de sel avec ça pis en fin de semaine bien fallait faire ça pour que ça couvre jusqu'au lundi matin et puis ça c'est des travaux que ça nous prenait à peu près une semaine et demie dans l'hiver à transporter la glace à deux chevaux. On allait de Wellington à, on faisait deux voyages par jour pis on partait de Wellington pis s'assir sur de la glace c'est pas bien chaud, ça qui veut dire qu'on marchait. Si on en marchait quatre milles pis on marchait, on allait de nouveau à chevaux pis l'après-midi pis on revenait pis quand qu'on arrivait de nouveau bien là, après ça on avait encore marché un autre quatre milles, on avait quatre, huit milles qu'on avait marché dans la journée et qui veut dire on avait pas besoin d'aller au gymnase ce soir-là, ça faisait pour la journée pis là on avait une bonne appétit pis on pouvait prendre un bon repas pis repartir le lendemain matin. Pis des froids, y a des matins c'était froid là ah! C'était incroyable la température et puis ça j'ai eu l'occasion de le faire bien souvent moi-même. Une p'tite chose qu'avait arrivée à un monsieur. Y arrivé au magasin une journée pis y dit à mon père y dit y venait payer son compte, disons qu'il aurait eu 400 dollars ou 500 j'sais pas certain, mais j'sais le monsieur que c'était, moi. Et pis y dit à mon père y dit toute : «  Quoisse que j'ai cette année à vous donner, c'est 20 dollars.  » Pis c'était sérieux dans ce temps-là, la dîme qu'on payait à l'église, mais le pauvre homme avait, mon père y a demandé : «  As-tu payé ta dîme?  » Non, y avait pas pu : «  J'ai eu 20 dollars, c'est tout ce que j'ai de reste pour mon hiver.  » Bien mon père a dit : «  Faudra tu ailles payer ta dîme,  » parce que ça c'était plus important que la nourriture tant qu'à zeux. Mais là après ça mon père y a dit : «  Bien faudra que tu te ramasses des affaires.  » Y dit : «  Oui, mais j'ai pas pu payer.  » Ah mon père y dit : «  Ça c'est rien, faut encore que tu vives pour une autre année et pis ta famille aussi.  » Y s'en va à Wellington dans le temps pis y avait un magasin d'Arsenault et Gaudet puis le monsieur Gaudet qu'y avait là, y a dit la même chose à monsieur Gaudet. J'ai eu 20 dollars quand j'ai été régler mon compte avec l'usine. Bien y dit : «  As-tu payé à l'église ta dîme?  »
- Non. 
- Bien, y dit, y faudra tu payes ta dîme, ça c'est important. 
Et puis là après ça, lui c'était surtout sur du linge qu'y avait pris ou des bottines ou des, des souliers ou queq'chose, c'était pas des souliers aujourd'hui c'était des sneakers et pis queq'chose qui était pas cher non plus mais seulement qu'y en fallait pis y a dit va chercher pis y voulait pas parce y a dit j'peux pas payer, mais faudra encore t'en aies besoin. Mais l'automne suivante, le monsieur a venu, y avait fait une bonne été, y a réglé tout ça. C'était fini. C'est comme ça qu'était si honnête que tu pouvais dépendre, y avait même un monsieur qui était assez honnête qu'a marché de Mont-Carmel à la banque à Summerside, y avait une note qu'y devait à la banque, pis y avait pas d'argent pour le payer pis y a marché à Summerside qui était 15 milles pour leur dire qu'y avait pas d'argent pour payer pis le monsieur de la banque, le gérant, y a demandé y dit : «  Oùsse que tu vas manger?  » Mais y dit : «  J'vas pas manger, faut que je m'en aille, y dit, j'ai pas d'argent.  » Y a mis sa main dans sa poche, pis y a donné assez d'argent pour aller prendre un p'tit goûter avant de s'en aller pour pouvoir marcher de nouveau chez-lui. So c'est pour ça que, y a encore des gens honnêtes aussi, c'est pas que j'veux dire qu'y en a pas, mais dans ce temps-là, c'était comme ça, c'était.
Other formats
Title: Mont-Carmel, P.E.I.
Description: Antoine Richard speaks of his father, Jacques Richard, who owned a store in Mont-Carmel, P.E.I.
Subjects: villages
Source: Connections Productions
Language: French
Date: 2007-03-21
Creator: Connections Productions
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