Le centenaire de la Déportation n'a pas fait l'objet de grandes commémorations comme celles de 1955 et de 2005. Le contexte sociopolitique n'est pas encore prêt pour ce type de fêtes : les Acadiens qui se sont réinstallés au Canada atlantique – sur de nouvelles terres plutôt en retrait des centres – tentent d'y stabiliser leur existence. Ce sera le premier archevêque d'Halifax, Mgr William Walsh, qui rappellera publiquement le Grand Dérangement des Acadiens en publiant un mandement à leur intention en 1855. Il y souligne leur survivance et leur résilience, puisque de nombreux Acadiens des provinces de l'Atlantique ont conservé leur langue et, surtout, leur religion. L'évêque de Saint-Hyacinthe, au Québec, Mgr Jean-Charles Prince, lui-même de descendance acadienne, répondra à Mgr Walsh pour lui communiquer son égale sympathie à l'endroit des Acadiens. Ce mandement et la correspondance qui suivit seront repris dans les journaux, notamment lors des célébrations subséquentes de 1955.