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La famille Landry et Petit-de-Grat, N.-É.
Mon nom c'est Dona Landry Boudreau, je demeure ici à l'Île Madame, j'ai été née à l'Île Madame. J'suis une de six enfants de Délima et Gonzague Landry qui devient aussi de l'Île Madame. On est une famille héritage j'pense bien de l'Île Madame. En grandissant, on a probablement été à travers toutes les mêmes choses que toutes les différentes familles de l'Île Madame. On était un p'tit peu pauvres. Un de nos frères, c'est Ronald, Ronald à Gonzague Landry. Ronald était un peu différent que le restant de nous autres, c'était un artiste, un artiste qui voyait des choses que le restant de la famille nous autres on voyait pas, qu'on appréciait pas. C'était une personne à grand cœur, y avait beaucoup de beauté, y voyait presque rien de défaut dans personne, y avait toujours du bon. Ronald a laissé la maison chez nous à un âge très jeune, Ronald avait probablement 15 ans quand y a laissé l'Île Madame. Y s'en été en Ontario avec un ami où est-ce qu'il a trouvé de l'emploi. Y a commencé une éducation, mais Ronald aimait toujours peinturer. Ronald c'était ça, c'était toute à cœur, c'était ses peintures pour pouvoir donner dans ses peintures l'héritage du vieux temps. Y voulait toujours pas perdre le vieux temps; y aurait aimé de le garder avec nous autres et puis pour lui c'était dans ses peintures qui trouvait ça. J'ai travaillé avec Ronald pendant probablement une dizaine d'années. Ronald une fois quand y a retourné de l'Ontario, y a demeuré dans le Nouveau-Brunswick, dans la Péninsule acadienne, pour plusieurs années où est-ce qu'y a fait beaucoup d'amis. Y a beaucoup de connaissances là. Là y a retourné à l'Île Madame où est-ce qu'y a acheté une p'tite roulotte qu'y a peinturé le drapeau acadien qui était une chose que tout le monde trouvait drôle parce que une roulotte avec le drapeau acadien. Y avait quelque chose qui allait pas bien avec Ronald, mais ça c'était Ronald, pour lui c'était son héritage, c'était ça qu'il aimait de sa culture et puis de là, Ronald a commencé à faire beaucoup de bénévole dans la communauté. Y aimait beaucoup travailler avec les jeunes personnes. Pour lui les jeunes, c'était notre futur qui était la vérité aussi. Dans ce temps-là, probablement, y était une des seules personnes qui pensait comme ça. Y aimait beaucoup travailler avec les jeunes et puis de là, on a commencé à travailler au centre communautaire ici à Petit-de-Grat, un centre qui est maintenant qui n'existe plus. Mais pour Ronald, c'était c'est là qu'y travaillait avec les gens, avec les jeunes de la communauté pis en même temps y peinturait pis y aimait conter ses histoires. Y aimait beaucoup conter des histoires aux gens quand qu'y rentraient : c'était un parleux. Y aimait beaucoup parler. De là, on a commencé une p'tite entreprise entre les deux nous autres. Ronald était, c'est lui qui était le maître de l'entreprise, c'est lui qui était l'artiste. On a entraîné des femmes, sept femmes qui ont travaillé avec nous autres, y leur a montré comment peinturer, comment faire des reproductions des Ronald à Gonzague. Comme Ronald, c'était à Joseph Ronald Landry, mais y a changé son nom à Ronald à Gonzague parce que c'était le nom de notre père, pis notre père avait été nommé par, pour le prêtre qui était dans la communauté j'sais pas s'aurait été dans les débuts des centièmes années [?] font ça mais quand que Ronald, Ronald a été né c'était à Joseph Ronald Landry pis là quand y a venu, devenu artiste y voulait son nom Ronald à Gonzague. Ronald a décédé à l'âge de 42 ans avec la leucémie. Ronald était une personne, quand j'dis Ronald était une personne extraordinaire y était. Ronald a vi sa vie complète comme qu'il aimait, c'était, y aimait la nature, y prenait des marches, y attrapait ses idées, c'était une personne naturelle probablement et puis quand Ronald, Ronald a vi sa vie pleine avec pas de peine, pis y a mouru pas de peine. Quand Ronald a été malade là que le médecin lui a dit tu as encore quatre mois, on peut faire de la recherche, tu peux aller à l'hôpital, on peut te changer le sang, on peut faire ce que tu veux. Y l'a regardé pis y a dit : «  J'pourrai t'y peinturer?  » Y ont dit : «  Bien ça serait presque à l'hôpital.  » Y dit : «  Non merci. J'vas prendre mes marches pis j'vas conduire ma voiture pis j'vas aller voir les belles choses qu'y a à voir pour les prochains quatre mois.  » Pis là quand y a venu sur son lit de mort, on était toute là, on a resté avec Ronald comme une famille, on a toute déménagé dans sa maison parce que pour Ronald, sa maison, c'était, c'était son royaume. Y a décédé dans le mois de juillet; on avait son arbre de Noël était deboute parce qu'y aimait assez Noël, y aimait assez les saisons. Y l'enlevait pas d'une année à l'autre, ça restait, y ajoutait une chose, ça restait toute comme cela et une journée on était assis pis je pleurais, je disais : «  Pourquoi, tu sais, pourquoi t'as si tant free?  » Y m'a regardé, pis y dit : «  Non, j'ai tout le temps free, y dit, y a des personnes, y dit, moi j'ai 42 ans pis j'moure, pis y dit, j'suis assez content de ça j'ai accompli dans ma vie, pis y dit, j'suis sûr que c'est pour ça que le bon Dieu me veut.  » Y dit : «  Y a des personnes qui peuvent vivre jusqu'à 100 ans pis y accomplira pas le moitié que ça moi j'ai accompli. Ça fait, y dit, j'veux pas que personne pleure, vous êtes pas permis de pleurer.  » Y dit : «  J'moure, j'mourra si heureux de ma vie, j'suis content avec ma vie, j'ai toute fait ce que j'voulais quand j'voulais, maintenant j'suis content que j'moure, y dit, j'aimerais vieux vivre, mais c'est la décision de Dieu, j'y vas pis y'a rien vous pouvez faire.  » Ça fait ça été difficile parce que après avoir eu travaillé avec Ronald pour probablement 10 ou 15 ans j'pense, entre la p'tite boutique pis ici dans le centre communautaire oùsse qu'on a déménagé quand y avait ouvert, c'était pas, y était pas seulement que mon frère. On est une famille de six, mais c'était mon frère, c'était mon ami, c'était mon partenaire. D'abord on avait toutes les personnes, j'en suis sûr toutes les personnes de la communauté ont une pièce de Ronald. Y a des personnes qui visitent sont bien fières d'es commander d'es acheter, mais faut que les personnes le voit, faut qu'y vivent la culture, si qu'y veulent pas vivre notre culture ici à l'Île Madame, comme la peinture quand qu'y la voit ça leur dit rien, c'est seulement qu'une peinture. Ça fait pour nous autres, c'était très important de ramener les personnes à l'Île Madame parce qu'on a essayé pis c'est clair de ça, ça allait pas. Mais j'pense que pour lui c'était sa culture, c'était son héritage, c'était ça qu'y voulait, c'est que ça demeure ici à l'Île Madame. Pis on continue tout petit, mais on continue quand même.
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Titre : La famille Landry et Petit-de-Grat, N.-É.
Description : Dona Landry Boudreau parle de son frère, l'artiste Ronald à Gonzague, de Petit-de-Grat, N.-É.
Sujets : familles; villages
Source : Connections Productions
Langue : français
Date : 2007-03-05
Créateur : Connections Productions
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