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Families

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SAI-VIN

Thibodeau

The Thibodeau family
C'est mon identité première. Pierre Thibodeau qui est arrivé ici en 1654 est un fondateur du peuple acadien, si j'peux m'exprimer ainsi. Pis c'est une très grande fierté de porter cet étendard. Pis en plus qu'Olivier, son p'tit-fils, est allé à Fredericton avec un Cormier, pis j'peux pu me rappeler, en trois, y ont fondé Sainte-Anne-des-Pays-Bas qui est devenu Fredericton. Mais là, quand les Anglais sont traversés, c'est là qu'Olivier a dit à Jean-Baptiste : «  On va monter assez haut là qu'on se fera pu écoeurer par les Anglais.  » Donc, c'est pour ça qu'on a dit que c'est une république, mais y reste que quand on, pis vous voyez à Saint-Basile, le cimetière, la belle croix de bois d'époque est toujours là pour Jean-Baptiste Thibodeau. On dit le berceau du Madawaska, mais c'est aussi le berceau d'Acadiens au Madawaska, c'est ce qu'on voit pas. C'est qu'y a vraiment un berceau acadien au Madawaska qui est extrêmement fort : on a qu'à sortir de la ville d'Edmundston pour aller voir à Saint-Joseph, aller voir à Saint-Basile dans les rangs, pis y a aucune différence avec les régions rurales de toute le reste de la communauté acadienne jusqu'au sud-est. Ils nous ont pitché ici, là, on s'en vient icitte, on oeuvre, les Anglais nous voient faire, y nous ont gardé 100 ans en vie juste pour ça parce qu'on avait des terres arabes, pis on savait comment faire la terre, mais on était marins, mais là on nous a enlevé tout ça pis on nous pitche ici dans le bois. Y nous reste la terre. Donc, c'est pas un choix conscient qu'on a fait la terre, l'Acadie des terres et forêts, c'est parce qu'on avait pas le choix, fallait tirer son pain. J'ai des photos encore de mon père à 16 ans qui bûche. Je le vois sur des camions avec des, tu sais, pis ça été un camionneur. Y a 78 ans aujourd'hui, pis y en revient pas comment, comment on a crevé, comment on a bûché, pis qu'on a avalé de travers, pis qu'on allait à l'école avec des livres anglais. Pis je me rappelle, j'étais en première année pis y avait la moitié de nos livres étaient en anglais dans classe. Ça fait qu'on recule pas loin, tu sais, j'ai 49 ans donc tu regardes ça pis tu dis, l'Acadie des terres et forêts, c'est un euphémisme un peu pour dire : «  On avait pas le choix, on s'est tiré d'affaire, pis c'est devenu notre source de revenu.  » Sauf qu'on en paie le prix aujourd'hui parce qu'on est train de, les forêts sont vidées, y a pu un tronc d'arbre qui a 12 pouces de diamètre si vous regardez dans les forêts, tellement que les arbres sont jeunes. Pis on respire du soufre, pis j'le sais j'suis au centre-ville à Edmundston, pis si vous sentez tout mon linge, ça sent Fraser le lendemain je l'ai lavé. Donc les gens, tu sais j'veux dire, à un moment donné, on a fait des compromis, là, c'est pas dans notre nature, notre nature on est des, on sait comment survivre, pis c'est grâce à justement à l'unicité, c'est grâce à la collectivité que l'Acadie est en vie. C'est pas parce qu'on est individualistes, on a dit : «  On est mieux de se ramasser ensemble parce que sinon on est faite  ». Pis c'est ce que mes anc-, Pierre Thibodeau est arrivé ici à Chipoudie, à Port-Royal, pis avait sa première seigneurie. Y avait j'sais pas combien de familles qui payaient avec des têtes des bêtes à cornes, de la farine parce que c'est moulé. Ce sont installés ici au Madawaska 150 ans plus tard avec le même système. Firmin est devenu seigneur du Madawaska pis j'me souviens de la dernière maison qu'on avait sur le domaine qui faisait partie de la seigneurie, la famille très pauvre pis qui sont encore dans le village. La maison c'est à eux autres, maintenant qu'on a bâti toute la famille pis qu'on a nourri pratiquement parce qu'y travaillaient sur la ferme. Ma grand-mère a eu 23 enfants, pis on parle d'une ferme-là, c'est une vieille maison, c'était la plus vieille maison du Madawaska, pis on l'a démolie pis deux mois plus tard le gouvernement nous envoie une lettre : «  Gardez votre maison, parce que c'est, on va l'amener au Village Acadien pour la plus vieille maison.  » Mais un an plus tôt, y nous avait envoyé une lettre : «  Défaites donc votre maison, c'est un nique à feu pis faut mettre le feu là-dedans.  » Mon grand-père nous avait dit qu'y avait un trésor d'enfoui sous le vieux pin, donc nous autres, on avait construit une p'tite cabane parce que c'était des p'tits bosquets qu'on creusait. Pis on a creusé, pis on a creusé des cavernes là-dedans sur le bord de l'étang, ce qu'on appelle une coulée. L'étang, la coulée, le frigidaire, c'est-à-dire les grosses bûches de bois au-dessus d'un ruisseau, ça sert de frigo avec les branches l'été, pis c'est encore là pis on mettait la viande salée là pendant l'été, c'était un frigo naturel, pis qui finissait dans cave à patates plus loin, donc c'était vraiment un domaine. Mais on a creusé, creusé, creusé pis on a jamais trouvé le trésor. Aujourd'hui, j'me, là mon grand-père c'est de l'ironie parce que là, je m'aperçois que Claude Thibodeau, y voulait dire queq'chose, notre trésor en faite, c'est de garder cte vieux pin-là, pis garder la légende. Le trésor, en faite, c'est la terre qui y a en-dessous du vieux pin, c'est notre terre.
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Title: The Thibodeau family
Description: Yves Thibodeau talks about the history of his family in the Madawaska region.
Subjects: families
Source: Connections Productions
Language: French
Date: 2007-02-19
Creator: Connections Productions
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