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Tracadie-Sheila, N.B.
Bon ben, mon nom est Raynald Basque et je suis le fils de Freddy à Ferdinand à Isaïe à Alexis Basque. C'était des Bastarecha, partis de Bayonne de France, et puis mon ancêtre Michel Bastarache était le pionnier de Tracadie et c'est lui qui a connu la Déportation. Y s'est évadé avec Beausoleil Broussard à l'époque, y'é parti de Charleston, en tout cas. Bref, y'é arrivé icitte à Tracadie dès son implantation dans la municipalité ici à l'époque c'était un petit village. Quelques années plus tard en 1828, on a tout à coup réalisé qu'y avait quelqu'un qui était malade d'une maladie terrible, on connaissait pas la maladie à l'époque, c'était une personne qui faisait, toute la peau se détériorait. Finalement, on a diagnostiqué la lèpre. Donc ici à Tracadie, on a eu des cas de lèpre dès 1828. C'était assez inusité et puis après ça, bien ils ont décidé d'incarcérer les lépreux dans un endroit précis, donc ils les ont mis prisonniers sur une île, l'île de Sheldrake dans la Miramichi pas très loin d'ici, et en 1850 le curé de Tracadie, le père Lafrance, a rapatrié les lépreux ici à Tracadie. On a construit un lazaret, c'est une hôpital pour lépreux mais le mot hôpital est un peu, faudrait peut-être mieux parler de prison parce qu'en faite c'était une grosse palissade de 16 pieds de haut avec des spike, des clous tout le tour pour éviter à tout prix que ces gens-là s'évadent parce que de propager la lèpre, ça aurait été un fléau terrible puis ce lazaret-là depuis 1850 est resté en place jusqu'à 1965, le dernier cas de lèpre à Tracadie était un Chinois et puis ce qui est arrivé c'est qu'après l'arrivée des religieuses hospitalières de Montréal en 1868, à ce moment-là c'est passé sous le gouvernement fédéral et puis là on avait les cas de lèpre à travers le Canada, c'était la seule léproserie pendant pratiquement un siècle. Tracadie était l'endroit où on acheminait tous les victimes de la lèpre. C'est pour ça qu'on a eu ici à Tracadie, si on regarde au cimetière des lépreux, on voit les Ukrainiens, on voit des Chinois, on voit des Allemands, des Chiliens, des gens d'un peu partout. Donc, c'est des personnes qui en immigrant au Canada étaient déclarées automatiquement qui étaient acheminées ici à Tracadie. La première victime était Ursule Benoît Landry, qui était mariée avec un Landry de Tracadie, c'était mon ancêtre, j'suis descendant de cette madame aussi. Elle a été atteinte paraît-il pour avoir lavé les vêtements d'un marin, de deux marins en fait, des marins norvégiens qui étaient paraît-il accostés à Caraquet vers les années 1820, puis ces gens-là, d'après le capitaine Michel Landry qui était capitaine de goélette, y disait que ils avaient une odeur pestilentielle. C'était deux individus qu'on avait mis à l'écart dans le bateau parce que y dégageaient une odeur putrifiante, c'était vraiment terrible, mais arrivés ici, je sais pas pourquoi madame Ursule a accepté de laver leur linge et y paraît qu'à l'époque, c'était de coutume d'offrir le lit aux étrangers, alors on sait que Ursule a été atteinte de cette terrible maladie-là à partir de cette époque-là parce qu'elle est décédée en 1828. Ça été quand même assez rapide dans son cas, mais c'est l'explication que l'on donne, deux norvégiens qui se seraient enfuis d'un lazaret une léproserie en Norvège. Ça c'est un, un des cas qu'on a répertorié et une autre, une autre anecdote on raconte c'est qu'y aurait un bateau qui s'appelle l'Indienne qui était parti de Morlaix en France, qui se serait échoué sur les côtes acadiennes et puis les gens auraient paraît-il récupéré le linge, le butin, toutes les habillements qui avait dans ces boîtes-là pis peut-être que à ce moment la contagion aussi aurait pu se propager.
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Title: Tracadie-Sheila, N.B.
Description: Raynald Basque talks about the town of Tracadie-Sheila, N.B., and of the lazaretto
Subjects: villages
Source: Connections Productions
Language: French
Date: 2007-02-19
Creator: Connections Productions
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