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Bon ben moi, je me présente, Paul Arseneau. Je suis originaire de Petit-Rocher dans le nord du Nouveau-Brunswick. J'ai grandi tout près de la baie des Chaleurs et tout ça. Et puis, ce que j'aimerais raconter est une anecdote que ma grand-mère m'a racontée en ce qui a trait à la Déportation des Acadiens. Ma grand-mère maternelle, qui venait de Carleton-sur-mer, ma mère venait de Carleton, elle était Gaspésienne, et ma grand-mère, qui s'appelait Victoria Comeau, qui était née à la fin du 19e siècle. Donc j'avais 14 ans. On parle des années 70. Elle est en visite chez nous, à Petit-Rocher, passe une semaine, pis a nous racontait toutes sortes d'histoires. Mais c'est, une histoire que j'ai jamais oubliée, c'est celle-ci. C'est qu'elle nous avait raconté, à moi et à mes sœurs, que notre, que l'arrière-grand-mère de sa grand-mère ou l'arrière-arrière-grand-mère de sa grand-mère faisait partie d'une famille, faisait partie d'un groupe de sept familles qui s'étaient sauvées de la fameuse Déportation de 1755. Elle venait de Beaubassin et s'était une Comeau. J'oublie le nom de cette, de mon ancêtre, mais ce dont que je souviens, c'est qu'elle avait trois ans paraît-il (c'est ça que ma grand-mère me disait) et que elle et un groupe de sept familles avaient passé une hiver, un hiver sur une toute petite île tout près de Carleton qui est tout près du barachois qu'on appelle. C'était donc durant l'hiver de 1756 et par la suite, ils ont, ils ont fondé le village de Tracadièche, qui est devenu Carleton-sur-Mer. Moi, cette histoire-là me fait rire, ben sourire disons. J'ai toujours voulu faire un parallèle avec la fameuse télé-série américaine Roots sur l'histoire des Afro-Américains, l'histoire des Africains qui avaient, qui ont vécu l'esclavage en Amérique et que ça se racontait d'une personne à l'autre, d'une génération à l'autre et je voyais un parallèle avec ce que ma grand-mère m'a raconté et que moi je vais raconter à mes neveux et mes nièces. J'ai pas d'enfants et ça va me faire un grand plaisir. Donc, je suis très content de savoir cette histoire-là et je trouve ça important qu'elle perdure.